Epargné par la révolution et ignoré au XIX° siècle, l'instrument ne fit l'objet d'aucune modification et fût épargné d'une tentative de romantisation. Le XX° siècle laisse une histoire plus mouvementée.

 

En 1904, Franz Staudt accorda l'orgue au ton moderne par l'ajout d'entailles de timbre. Il apporta à l'instrument deux jeux romantique en supprimant la fourniture et la cymbale au profit d'une gambe et d'une voix céleste. C'est probablement Staudt qui remplaca la soufflerie cunéiforme par un réservoir à plis compensés.

 

Au cours du premier conflit mondial, les tuyaux de façade furent réquisitionnés.En 1928 la maison Haerpfer de Boulay proposa un devis de 6570 francs au conseil de fabrique pour leur remplacement.

 

En 1942, d'importants travaux financés par l'administration nazie furent menés dans l'optique de retrouver la composition de Silbermann. Si le plein jeu fût restitué, on remplaca la trompette et la flûte de pédale par trois jeux ( Soubasse 16', Choral-basse 4', Trompette 8'). Le facteur porta également l'étendue du pédalier de 13 à 30 notes en le dotant d'un sommier à pistons. On ajouta aussi une tirasse, un trémolo pneumatique et le clavier d'écho fût augmenté à 49 notes avec l'ajout d'un sommier à gravures.

 

 

Redécouvert grâce aux improvisations de Michel Chapuis enregistrées en 1965 dans la collection "orgues historiques", l'instrument suscita un véritable engouement. Un projet de restauration par le Lions Club de Sarrebourg, à l'initiative de Jean Marie Schmitt, et sous le parrainage d'Albert Schweitzer vit le jour. Les travaux furent confiés en 1969 à Alfred Kern de Strasbourg qui réalisa la première restauration d'un orgue historique en Lorraine. Il redonna à l'instrument sa composition et son diapason d'origine. Pour autant, le pédalier ancien entièrement disparu, initialement de 13 notes, fût reconstruit dans l'esprit de Silbermann mais avec une portée de 25 notes. De même, la soufflerie cunéiforme et le tempérament de Silbermann n'ont malheureusement pas été restitués.